Nous retournons faire une ballade au bord du fleuve, magnifique le matin.

Départ vers Dindéfelo une localité Peulh située à quelques kilomètres de la Guinée Conakry (pays voisin). Une fois à Dindéfelo nous montons à la magnifique Cascade du village. L'eau y est glacée!

Ici l’eau ne manque pas et la Cascade de Dindéfelo n’est pas l’unique du genre dans cette partie la plus haute du pays, jalonnée par les montagnes du Fouta Djalon. C’est un lieu impressionnant! 

Four à pain (utilisation de l'argile) : le pain peul est très bon!

Léa et moi nous sommes baignées mais pas les garçons, ils ont contourné sur les rochers!

Retour au Dogon du Fouta, notre campement pour une nuit reposante!

 Pour cette deuxième journée de trek, nous remontons dans un village Bédik, celui d'Ethiowar.

Nous grimpons au milieu de cette roche, la dolérite et pouvons observer, en contrebas, le village communautaire de Bandafassi.

Nous croisons des bédiks qui font plusieurs fois par jour le descente et la montée pour transporter du vin de palme...

Nous montons sur le bord des falaises:

Nous restons 3 heures dans le village dans l'espoir de voir les masques mais des gens d'une association arrivent avec des cadeaux. S'ensuit alors une série de demande de la part des gens du village... 

Fabien joue avec grand plaisir avec les enfants du village qui veulent le garder. Léa s'occupe d'une petite fille, lui caresse les cheveux, lui tient la main pour monter et descendre... Très maternelle cette Léa!

Nous vivons un moment très sympa d'échanges. Le fait d'attendre nous permet de voir un aspect plus "naturel" du village.

Fabien joue au foot avec les enfants du village:

JC et Jean-Baptiste (le copain de Fabien). C'est sont nom chrétien car sinon leur noms bedik sont les mêmes en fonction de leur rang de naissance.

Ce qui est étonnant, c'est que les enfants parlent français car ils ne parlent que peuls sinon et non wolof. Ils vont à l'école dans le village en bas.

Ajout de perles dans les cheveux avec un fil et une aiguille. Préparation pour la fête.

Nous descendons pour rejoindre un village peul au bord du fleuve Gambie. C'est le campement de Tako-Mayo. Les femmes lavent le ligne dans le fleuve et les jeunes  se baignent.

En arrivant, nous nous faisons la réflexion que les enfants sont moins chétifs que chez les Bédiks. En effet, dans ces villages montagneux des Bédiks, l'alimentation n'est pas toujours suffisamment diversifiée et il y a de nombreux problèmes d'hygiène. La mortalité infantile est importante. Le fleuve permet d'éviter ces problèmes d'hygiène et la culture y est très facile.

Le campement:

Nous avons rencontré notre guide, Karim, la veille, à l'auberge de Moïse.

Nous prenons le petit déjeuner ensemble.

Il va nous guider lors de notre trek. Nous commençons par le marché de Kédougou assez semblable à Dakar.

Savons fait avec du beurre de karité et des graines de Jatrofa.

Tamarin (fruits du tamarinier, on en fait du jus):

Nous montons ensuite au village Bédik de Iwol.

Parenthèse historique et culturelle:

Les Bedik  sont une population d'Afrique de l'Ouest vivant principalement dans le sud-est du Sénégal , dans l'Arrondissement de Bandafassi, à proximité de la frontière avec la Guinée. Ils constituent l'une des plus petites minorités (1 % environ de la population). Contrairement à la plus grande partie du Sénégal, le pays bedik se trouve en altitude et difficile d'accès.

Cela s'explique par leur histoire. 

Leurs ancêtres seraient les familles Keita et Camara venues du Mali à la suite d'une guerre initiée par Alpha Yaya venant du Fouta Djallon .

Dans le passé, les Bédiks ont résisté aux assauts des peuples islamisés du royaume de la Guinée, en se réfugiant en haut des montagnes afin de rester isolés. À leur installation, les Bédiks travaillaient de nuit, et pour se cacher le jour dans les grottes, ce qui fait qu’ils sont parvenus à garder intactes leurs traditions animistes jusqu'en plein 19^e siècle qui marque l'arrivée des missionnaires. De ce fait, les deux religions; animisme et christianisme cohabitent de nos jours dans tous les villages de cette ethnie.

Ces blocs impressionnants de pierre (dolérite), au milieu desquels les Bedik ont construit leurs villages, constituent une protection naturelle efficace.

Keita / Kamara les deux grandes lignées de Bedik; ils ne sont pas opposés mais complémentaires. Dans un village, il est nécessaire d'avoir des Keita et des Kamara, de même chacun doivent habiter dans les quartiers Haut et Bas.  

·         C’est dans le lignage Keita qu’est désigné le chef de village, l'adem ar ikon.

·         Dans le lignage Kamara on retrouve différents lignages sous les noms malinkés suivants : les Kamara proprement dits, les Sadiakho où est désigné le chef de la coutume, les Samura et les Kante. Les deux derniers désignent des lignées de forgerons. 

Les Bedik sont des agriculteurs, les femmes s'adonnent à la poterie, les hommes à la vannerie.
Ils sont de tradition animiste mais ont aussi adopté le catholicisme  

Les Bediks arborent une série de masques végétaux lors de certains rituels qui rythment l'année. 

On les a appelés « Peuple de la vallée heureuse » en raison des nombreuses fêtes qu'ils célèbrent.  

- Le « Manindam » est la cérémonie d’initiation des adolescents, dite « du père des Esprits ». Elle se déroule d'avril à mai.  

- Le « Gamond » est fêté entre mai et juin, sur le thème de la fécondité et de la puberté , de la pluie et de la santé. 

- « Eyamb » est une fête qui se déroule en juin ou juillet, fête de la puberté, mais spécifiquement consacrée aux jeunes filles non mariées.

- Le « Matyang » est fêté en novembre ou décembre. 

Les premiers types de masques sont les kankourang, dont le costume est dominé par le rouge de leur cagoule et de leur tunique d'écorce. Ils portent autour de la taille et des chevilles, une épaisse couronne de feuilles de karité dont ils jouent en marchant, tout en se battant les flancs avec les coudes pour produire un bruissement qui évoque la brousse. Armés de sabre ou de gerbes de longues baguettes souples, ils fouettent les jambes des villageois pour maintenir l'ordre, montrer leur agressivité et défendre leur accès à la bière de mil. A la fête de Manindam (première initiation), ils se partagent les rôles au départ du cortège vers la brousse, départ qui marque le début de l'initiation: certains président à la préparation des futurs initiés, d'autres, les protègent contre les derniers les empêchent d'avancer au bois sacré où les masques seront démasqués; C'est une grande bataille de masques !! Ces masques font des prouesses acrobatiques et s'expriment avec une voix de gorge tendue. Les initiés sont envoyés dans des grottes avec des gourdes de calebasses (canaris), leur chien (compagnon dès le plus jeune âge) et une machette. Ils devront se débrouiller pour retrouver le chemin de leur village.

Les deuxièmes types de masques sont les dokota, avec leur costume de feuilles vertes, comme des buissons ambulants ! Ils chantent et crient d'une voix de tête comme une femme. Ils tiennent de la main droite un bâtonnet et de l'autre un bouquet de feuilles de karité. Leur grande fête est le Gamond, fête de la fertilité.

Les troisièmes types sont les syambumbu, avec leur costume clair de palmes de rônier dont sont faits leurs magnifiques chapeaux aux ornements de pailles et de fibres. Ils frappent de leur pouce gauche, qui porte un anneau, une cloche en fer, et ils tiennent de la main droite une haute canne garnie de sonnailles. Ils ont au poignet gauche un bouquet de feuilles : pomme cannelle de bousse. Associés aux forgerons, ils accompagnent leurs chants et leurs danses du son métallique des sonnailles et des grelots. Leur voix de gorge est très grave. Leur première apparition saisonnière coïncide avec la fête de Gamond. Ils ont plus une fonction d'animateur des travaux collectifs. Ce sont eux que les femmes pleurent le départ, en août, avant la première récolte de maïs. Ils symbolisent le goût de la vie, le retour de la fertilité, la joie et la beauté. 

La bière de mil et le vin de palme sont très présents lors de ces fêtes.

Les bédiks ont une organisation très complexe et très intéressante. Leur histoire et leurs rites sont très riches. Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous mets un lien:

https://www.persee.fr/doc/jafr_0399-0346_2003_num_73_1_1330

Nous montons donc dans ce village:

A l'entrée de chaque village Bédik, nous trouvons un baobab contenant des abeilles. Suite à un sacrifice, un sort aurait permis de gagner une bataille grâce à l'attaque des abeilles sur les peuls musulmans.

Au pied du baobab sacré:

Nous redescendons dans le campement villageois où nous dormirons. Nous prenons le repas du midi.

Visite du village communautaire de Bandafassi qui représente les minorités ethniques. Chaque minorité ethnique est représenté par son habitation. Des regroupements ont lieu chaque année.

Nous allons ensuite visiter le village de Bandafassi où nous avons participé à piler le riz.

Repas du Noël. Nous avons ensuite participé à une superbe messe de Noël à Bandafassi pendant laquelle le père Noel est passé pour Léa et Fabien.

Nous partons de l'auberge très accueillante vers le parc du Niokolo-Koba.

Vue de l'auberge sur la ville:

Sur le trajet vers le parc, nous observons de petits villages peuls, une ethnie très présente dans cette région mais aussi dans beaucoup d'autres pays d'Afrique (et notamment le nord du Cameroun maman!)

A Dar Salam, nous prenons un guide pour visiter le parc.

C'est un parc national de 913 000 ha où l'on peut observer une faune et une flore très variées. Une partie du parc de Niokolo-Koba est classé au patrimoine mondial des réserves de la biosphère de l'UNESCO.

Le parc longe le fleuve Gambie.

Au sein du parc, il y a le mont Assirik (311m), c'est là que se reposent les lions que l'on peut observer tôt le matin. Nous n'aurons pas cette occasion...

Nous découvrons néanmoins beaucoup d'autres animaux, plantes et autres...

Singe patas:

Nid de hibou:

Ve de l'hôtel Simenti au sein du parc. Hôtel laissé à l'abandon.

Singe vert et son bébé:

Crocodile:

Certains termites construisent leur nids selon des formes variées (termitières champignons et cathédrales). 

A l'intérieur de ces termitières, la température, le taux de CO2 demeurent constants malgré les variations importantes à l'extérieur. Il y a toujours une ventilation. 

La reine meurt au contact de la lumière, elles construisent donc des galeries pour construire une nouvelle termitière.

Les termitières désaffectées sont une source de matériau argileux utilisé pour la céramique.  

Nous mangeons au campement du lion en compagnie des phacochères et singes verts puis repartons à la découverte du parc.

Campement du lion qui donne sur le fleuve Gambie:

En 1968, plusieurs scènes du film franco-britannique L'Étoile du sud, inspiré d'un roman de Jules Verne, ont été tournées dans le parc. À cette occasion, un pont suspendu a été construit au-dessus du cours d'eau « Niokolo-Koba ». 

De l'autre côté du pont, une pause "à la papa" le long d'un fromager:

Nous nous rendons ensuite à la mare ou nous pourrons observer des cobe de Fassa, cobe de buffon, des calaos, des antilopes-cheval et en repartant du parc, des babouins.

Cobe de Fassa

Cobe de Buffon:

Traces d'hippopotames (que nous n'avons pas pu voir):

En repartant de la réserve, nous observerons de nombreux camions renversés. La route devient piste et le trajet est très compliqué.

Ils mettent régulièrement le feu dans des parties délimitées de la forêt. Ils disent que la terre est plus fertile après. Il y a aussi une question de visibilité des animaux. Dans le parc, les pistes sont changées régulièrement.

Nous arrivons vers 19h30 à Kédougou à l'auberge de Moïse.

Nous partons de Dakar vers 11h pour faire un trek dans le Sénégal oriental.

Après avoir mangé (très bien) dans une station service, nous nous dégourdissons les jambes sur le bord de la route. L'occasion pour nous de profiter du paysage qui a changé au fur et à mesure de la route. Nous avons d’abord pu observer les sacs de sel empilés le long des routes lorsque nous avons traversé le Sine Saloum puis les bottes de foin lorsque nous arrivons vers Tambacounda.

Petit arrêt pour se dégourdir les jambes!

Nid de tisserin

Nous arrivons à Tambacounda vers 19h30 . Les derniers kilomètres dans le noir sont toujours très éprouvants!

Nous arrivons à l'auberge le bloc GADEC à Tambacounda où l'accueil est très sympa, les chambres propres. Les salles de bain sont collectives mais il n'y a pas beaucoup de monde en ce 22 décembre!